Un dimanche. C'était un dimanche. Le type me regardait avachi sur sa chaise, et tout en jetant quelques coups d'oeuil discrets par dessus la brochure parcheminée que je tenait, j'essayait de savoir si il n'y avait pas un moyen de donner un coup de main à cette foutue chaise pour qu'elle croule plus vite sous le poids des bourelets de ce gros type.
Il s'efforça de sourire, et sans desserrer les levres de sa pipe, s'adressa à moi. Je crus comprendre quelque chose comme:
"Alors, tu t'décide ou tu estime que la legion elfe ne mérite pas l'honneur de ta compagnie ?"
Malgrès un ton qui se voulait paternel, je ne put m'empecher de percevoir un brin de sinisme.
Et puis de toute façon, mon choix était fait.
Dans un élan provoquateur, je jetait negligemment la brochure sur son bureau et demandai:
"-Dites, vous etes instructeur vous ? Y'a des chances que vous soyez mon... mon entraineur ?
-Ah, lacha-t-il en reprennant son alure paternelle, non, aucun risque.
-Génial. Je signe."
Il se vexa et m'indiqua un bureau dans un coin de la pièce. Après le gros dégoulinant, je tombai sur un type tout sec, une petite paire de lunettes vissée sur le nez, qui tapait avec ses deux petits doigts noueux sur une machine à écrire, produit de derniere technologie elfe. Il enduisait les tampons de sa machine avec des genres de produits à base d'épice, riches en pigments, quand je m'approchai de lui.
"-C'est pour quoi ? Dit-il presque timidement.
-Je viens m'engager."
Je prennais mille précotions en approchant de lui, de peur qu'un mouvement brusque ou un son trop élevé ne le cassa ou fit stopper son coeur.
Il demanda mon nom, et je dus lui expliquer plusieurs fois qu'il ne s'ecrivai pas "Un fihnittii", parce que je n'avais pas le nom de son quatorzième petit fils. Il réussi enfin à l'écrire, puis saisi le parchemin officiel pour l'estampiller et le dechira en le sortant de la machine. Après lui avoir expliqué que je ne m'apellai pas non plus "Bien Finniti" comme feu son arrière grand oncle, il réussi enfin à me présenter une feuille, qu'il estampilla du premier coup d'un cachet de cire. J'aposai ma signature, il se saisi une tunique dans un coffre derriere lui, me l'echangea contre une tunique XL, puis contre une L.
Je finit par sortir, et me rendit compte en sortant de l'avenue que je ne savais même pas où trouver une escouade. En retournant sur mes pas, je n'eus pas l'occasion de demander à qui que ce soit puisqu'une caleche rayée d'une croix rouge récupérrait le petit vieux qui avait eu une crise cardiaque, et le second qui avait fait une crise de diabète.
Qu'a celà ne tienne. Je trouverai. Désormais je servirais ma patrie. J'éradiquerai nos ennemis aux cotés de mes frères.